Au sortir d’une longue période de dictature, ces pays organisèrent leurs premières élections multipartites qui consacrèrent la victoire de l’opposition. ), Le (non-) renouvellement des élites en Afrique subsaharienne, Bordeaux, CEAN, 1999, p. 77-98. 3 Herbert Weiss, « Introduction », dans Catherine Coquery-Vidrovitch, Alain Forest et Herbert Weiss (dir. L’indice de 4,26 qu’attribuent les spécialistes du magazine à l’état de la démocratie en Afrique subsaharienne est le plus bas depuis 2010. Accusant Kragbé de vouloir faire sécession, Houphouët-Boigny organise une répression farouche en pays bété. ), L’Afrique en transition vers le pluralisme politique, Paris, Économica, 1993, p. 16. 2Chargée de gérer la fin de la relation coloniale et de contenir l’influence soviétique, l’aide à l’Afrique connaît une forte croissance dans les années 1970-1980, passant de onze milliards de dollars en 1972 à quarante milliards de dollars en 1990. Les ressources, ou les moyens à la disposition du politicien (considéré comme un entrepreneur politique), « comprennent donc l’argent, l’information, la distribution de nourriture, la menace de la force physique, les emplois, l’amitié, le rang social, le droit de légiférer, le vote et toute une variété d’autres phénomènes47 ». Dans le rang de ces démocraties avancées, se situent notamment les îles du Cap-Vert, le Ghana, l’île Maurice, la Namibie, le Sénégal, la Tunisie, le Botswana, l’Afrique du Sud, le Bénin, Sao Tomé et Principe. Il y a 60 ans, dix-sept pays africains accédaient à l’indépendance, faisant de l’année 1960 la première étape vers une émancipation totale du continent, qui a été colonisé, esclavagisé, mis en coupe réglée par les grandes puissances européennes pendant de nombreux siècles. Comme la société politique, la société civile est alors mise au pas durant cette première phase. Ensuite, nous tentons de dégager les principales caractéristiques des régimes africains postcoloniaux. «  Depuis les années 1990, tous les États du continent ont instauré un processus électoral pluraliste avec la mise en concurrence des candidats, à l’exception de l’Érythrée. 32 Naomi Chazan et al., « Regimes in Independent Africa », p. 154. This post is also available in: Anglais Allemand Italien Espagnol Néerlandais Portugais - du Portugal. (dir. 19 janvier : ratification d’un traité de sécurité et de coopération d’une durée de dix ans entre les États-Unis et le Japon qui met définitivement fin à l’occupation du Japon par l’armée américaine [75]. 63 Goran Hyden, « La crise africaine et la paysannerie non capturée », Politique africaine, no 18, juin 1985, p. 93. 16Comme indiqué ci-dessus, la plupart des pays colonisés par la France et l’Angleterre ont hérité du modèle institutionnel de l’ancienne métropole. Mais l’apartheid s’institutionnalise vraiment avec l’arrivée au pouvoir du parti national en 1948. 31De renversement en renversement, les militaires – troisième caractéristique répandue dans ces systèmes – sont devenus dominants dans la vie politique africaine entre 1960 et 1989. Vous pouvez suggérer à votre bibliothèque/établissement d’acquérir un ou plusieurs livres publié(s) sur OpenEdition Books.N'hésitez pas à lui indiquer nos coordonnées :OpenEdition - Service Freemiumaccess@openedition.org22 rue John Maynard Keynes Bat. Dans les régimes néopatrimoniaux africains, l’activité politique est, peut-être plus qu’ailleurs, accaparée par le souci de demeurer au pouvoir en raison de l’ampleur du déficit de légitimité. Le début des années 1990 a été une période de grandes espérances en ce qui a trait aux enjeux de stabilité dans le monde en général, et en Afrique en particulier1. Le colonialisme était motivé par des intérêts commerciaux et géopolitiques, et fut imposé par la force. Le système électoral fait partie du paysage africain, de la vie politique locale », explique le chercheur et ancien diplomate Pierre Jacquemot, qui vient de publier un essai sur l’avènement de la démocratie électorale en Afrique (1). À la fin des années 1980, d’autres auteurs remarquent qu’un équilibre précaire s’était établi entre l’État et la société en Afrique, car les individus et les groupes développent des relations tantôt d’indifférence, tantôt d’immersion par rapport à l’État64. État autoritaire et résistances populaires, Paris, Publisud, 1988. Ce type de régime a été rare dans l’histoire africaine, tout comme les totalitarismes l’ont été à l’échelle mondiale. 14On le voit, la tâche n’est pas facile. De même, deux des régimes sultanistes (Ouganda et Centrafrique) étaient dirigés par des militaires, tout comme les régimes afro-marxistes (le Bénin, l’Éthiopie et le Congo) ; ou le régime de parti unique comme celui de Mobutu…. Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1965, Joseph-Désiré Mobutu est resté 32 ans à la tête de la République démocratique du Congo (anciennement le Zaïre). 10À partir de ce moment, sous une dominante autoritaire, les types de régimes se diversifient énormément. L’élite dissidente est souvent cooptée par des offres alléchantes alors que l’élite autour du chef peut subir régulièrement une rotation destinée, d’une part, à éviter qu’elle ne devienne suffisamment puissante pour concurrencer le chef, et, d’autre part, à assurer sa fidélité, car perdre son poste ou en retrouver un montre que les faveurs données peuvent être reprises…. Ce manque provient en premier lieu de ce que Gérard Conac a appelé une « déficience de légitimité institutionnelle42 ». A la sortie d'un bureau de vote à Niamey à l'occasion du scrutin présidentiel et parlementaire de février 2016, une Nigérienne montre fièrement sa carte d'électrice. Cette statistique présente le prix moyen du pétrole brut de l'OPEP entre 1960 et 2019. (dir. L’Éthiopie sous Menguistu Hailé Mariam (1974-1991) est peut-être le seul cas de marxisme africain et non d’afro-marxisme27 puisque, aussi bien l’idéologie, l’architecture institutionnelle que le modèle économique se rapprochaient des modèles d’Europe de l’Est. Les deux grandes puissances ont essayé de léguer leur modèle – Ve République et Westminster – à leurs anciennes colonies. En revanche, les autoritarismes modérés, dont l’auteur dit qu’ils ont été les cas les plus fréquents, laissent une certaine marge à la société civile et recourent plus modérément à la violence. 29Si le principe du « droit des uns à contraindre les autres » qui fonde l’existence d’une relation de pouvoir ne pose pas de problème (en dehors peut-être de quelques sociétés acéphales comme celles des pygmées), les autres niveaux de légitimité manquent aux régimes ci-dessus. La marche vers l’indépendance commence en 1956 et se fait en trois étapes : l’adoption de la loi-cadre en 1956, qui instaure un système similaire au gouvernement responsable britannique ; le référendum de 1958 qui instaure une association entre la France et des territoires autonomes dans le cadre d’une communauté ; et l’indépendance en 1960. Au Bénin, par exemple les principes de discipline du parti (1974-1991) étaient très « marxisants » certes : la soumission de l’individu à l’organisation, la soumission de la minorité à la majorité, la soumission des instances inférieures aux instances supérieures et la soumission de tout le parti à son Comité central21. En l’espace de quelques années, l’Afrique subsaharienne est divisée entre les puissances occidentales. Les sociétés africaines sont-elles réellement incompatibles avec la démocratie et le multipartisme ? Dans ces pays, la scène politique est restée animée par une pluralité de partis politiques et les citoyens avaient la possibilité, périodiquement, de choisir entre ces partis dans des scrutins compétitifs11. La culture du chef, qui caractérise les sociétés africaines traditionnelles, est alors pointée du doigt par les observateurs pour expliquer pourquoi la culture démocratique a tardé à prendre racine dans le continent. Il est instructif de remarquer qu’en dehors de la Haute-Volta (Burkina Faso) de T. Sankara, les autres pays (Ouganda de Y. Museveni, Ghana de J. Rawlings et Libye) ont connu, avant les populismes, des régimes au patrimonialisme exacerbé et où la prédation économique a ruiné le pays. Le pays décida, à travers le Livre bleu (1948) du gouvernement travailliste d’alors, d’appliquer le même modèle de décolonisation dans les autres colonies. 37User de la force et de l’argent ne suffit cependant pas à maintenir la domination. Les formes ont varié ensuite, à partir des premiers coups d’État et de l’introduction des partis uniques. Or, si on en croit les chercheurs en histoire et en anthropologie, dans l’Afrique précoloniale, contrairement à l’idée reçue, les chefs n’étaient pas tous tout-puissants, car leur pouvoir découlait des populations qui étaient traditionnellement associées à la gestion politique de la cité sans nécessairement recourir à l’élection. Dans d’autres cas, en commençant par ceux du Congo et du Togo, les militaires font irruption pour prendre le pouvoir. Il consiste à opérer une distinction sur la base de ce que les régimes prétendent être ou ce que l’apparence donne à voir. Enfin, il faut être attentif au fait que les régimes sont souvent mixtes, mêlant des logiques civiles et militaires ou puisant dans des registres idéologiques et de légitimation pluriels. Kragbé Gnagbé, originaire d’un village guébié, exigera, en vain, du président la création d’un parti politique d’opposition conformément à l’article 7 de la Constitution. Face aux défis politiques et économiques de la période post-indépendances, la plupart des États africains instaurent des régimes autoritaires, dirigés par des dictateurs souvent violents dont les plus connus s’appellent Idi Amin Dada, Bokassa, Mengistu et Mobutu. 26La présentation des différents types de régimes politiques ci-dessus nous donne une bonne idée des logiques institutionnelles ou idéologiques plurielles sur lesquelles les gouvernements africains ont été basés pendant la période 1960-1990. Jean-François Médard fait des régimes sultaniques un type particulier de régime caractérisé par sa dimension sanglante, l’arbitraire du chef et, en conséquence, une absence totale d’institutionnalisation du pouvoir36. Certes, les résultats ne furent pas les mêmes d’un pays à l’autre. L'histoire de l'Afrique du Sud de 1948 à 1994 est marquée par la mise en place puis par le démantèlement de la politique d'apartheid.Successivement nommée Union d'Afrique du Sud puis République d'Afrique du Sud à partir de 1961, le pays connaît, durant cette période, un système de ségrégation raciale institutionnalisée. 66 Voir entre autres Claude Lefort, L’invention démocratique : les limites de la domination totalitaire, Paris, Fayard, 1994 ; Hannah Arendt, La nature du totalitarisme, Paris, Payot, 1990. Or, ils peuvent ne jamais l’être parce que les acteurs sont impuissants, ou ne conçoivent même pas une telle possibilité, comme dans le cas des paysans. Auréolé de cette « légitimité historique » conférée par la prise des armes, ce groupe a généralement instauré dès le départ un régime autoritaire. L’Afrique revient de loin. 5Là où la décolonisation a été organisée à la hâte, c’est la question de la gouvernabilité même du pays qui s’est posée, car les nouveaux pays ont sombré rapidement dans la confusion. Toute résistance ou rébellion des populations y fut presque toujours punie de façon violente, et cela se traduisit parfois par un génocide. Entre 1891 et 2000, il y a eu 69 naissances de personnes portant le nom de famille LAFRIQUE en France Le peu de naissance pour le nom de famille LAFRIQUE ne permet pas d'avoir le recensement par département pour des raisons de confidentialité. 14 Daniel Compagnon, « Terrorisme électoral au Zimbabwe », Politique africaine, no 78, juin 2000, p. 180-190. 48La dérision politique (voir chapitre 2) est une manifestation de la manière dont le commun des Africains « participait » au politique clandestinement, à défaut de pouvoir le faire ouvertement en raison du contexte autoritaire de l’époque. Les racines de l’autoritarisme postcolonial. Pendant le xixe siècle, la Confédération helvétique s’est abstenue de participer à l’expansion coloniale. Ils contrastent donc avec le caractère sanglant des sultanismes, tel celui de Macias Nguema en Guinée équatoriale. Selon Chabal et Daloz, « il est ainsi courant d’interpréter toute occurrence néfaste comme relevant de manœuvres occultes57 ». En effet, d’une part, l’introduction du parti unique, la suppression de la séparation des pouvoirs et la mainmise sur l’ensemble de l’appareil étatique étaient présentées comme la meilleure façon de faire le développement. 68 Naomi Chazan et al., « State Institutions and the Organization of the Public Arena », p. 54-68. Le populisme se caractérise aussi par un nationalisme et la présence d’un leader central. Selon eux, les types de régimes doivent refléter ces aspects souvent latents plutôt que de se focaliser sur les proclamations ou les apparences. C’était sans compter avec les dynamiques de l’histoire, de la géopolitique et des idéologies dominantes, qui ont sérieusement compromis le processus de la démocratisation des pays africains au cours des décennies qui ont suivi les premières indépendances, suscitant parfois des doutes sur l’adéquation du modèle démocratique occidental à la manière de faire du politique sur le continent. Les manipulations à chaque étape du cycle électoral prennent diverses formes, allant de l’intimidation des électeurs et des candidats à la manipulation de l’organe de gestion électorale en passant par des failles dans l’enrôlement et le trucage dans le décompte des résultats. Nous proposons d’abord une synthèse des différents régimes en nous basant sur les typologies soumises par d’autres auteurs. 35 H. E. Chehabi et Juan J. Linz (dir. RFI - Actualités, info, news en direct - Radio France Internationale. ), Marxist Regimes: Benin, The Congo, Burkina Faso, New York, Pinter Publishers, 1989. 2004. 11 Michael Bratton et Nicolas Van de Walle, Democratic Experiments in Africa, p. 81. In. 23 Francine Godin, Bénin, 1972-1982 : la logique de l’État africain, Paris, L’Harmattan, 1986, p. 45-49. En Afrique, des réformes en trois étapes furent mises en place : le gouvernement responsable dans lequel le gouverneur britannique partageait le pouvoir avec une assemblée locale élue, l’autogouvernement interne dans lequel le gouverneur n’avait plus de pouvoirs et l’indépendance4. 75 Achille Mbembe, « Notes provisoires sur la postcolonie », Politique africaine, no 60, décembre 1995, p. 78. Des 48 pays dirigés selon l’un ou l’autre des autoritarismes (rappelons que seuls cinq pays étaient pluralistes en 1989), presque aucun n’a résisté à cette forme ouverte de résistance prônant leur renversement. Les populations descendent dans la rue et réclament une transformation fondamentale de la vie politique avec l’abrogation des systèmes constitutionnels en place jugés totalitaires et leur remplacement par des institutions réellement représentatives. 45À la fin des années 1980, l’autoritarisme s’était généralisé en Afrique. Parmi la diversité des manifestations possibles de cette vitalité, trois types ont été particulièrement dominants : les phénomènes d’« escapisme », les phénomènes de résistance et la dérision politique. Trente ans plus tard, ces régimes n’ont pas atteint les objectifs qui ont servi à justifier leur existence, et ils ont été une des cibles principales des mouvements de protestation populaires sur lesquels nous reviendrons au chapitre 7. ), Rébellions-révolutions au Zaïre, 1963-1965, Paris, L’Harmattan, 1987, p. 14. Elle représente dorénavant 14% de la population mondiale, contre 7% en 1960. 40 Guglielmo Ferrero, Pouvoir : les génies invisibles de la cité, Paris, Librairie générale française, 1988. Adresse : 3744 rue Jean-Brillant bureau 6310 QC, H3T 1P1 Montréal Canada. L’Afrique est souvent présentée comme un bastion de régimes autoritaires et dictatoriaux. Dans les campagnes, on s’ajuste à un État dont on peut retirer des profits, mais qu’on ne contrôle pas. Gonidec montre qu’« au Togo, après le complot de 1969, les magistrats qui avaient refusé de condamner les accusés, en l’absence de preuves suffisantes, eurent un sort moins heureux. C’est surtout au début des années 1980, au cours desquelles l’impasse politique et économique devient évidente en Afrique, que les chercheurs ont commencé à remarquer ces phénomènes de repli des sociétés. L'indépendance fut proclamée le 11 août 1960 par François Tombalbaye. Mais des avancées significatives eurent lieu, parmi lesquelles la fin des partis uniques dont le nombre chuta de 29 en 1989 à 3 en 1994. 25 Jean du Bois de Gaudusson, « Madagascar : A Case of Revolutionary Pragmatism », dans John Markakis et Michael Waller (dir. Les mesures les plus spectaculaires dans ce pays au système féodal séculaire furent l’abolition de la monarchie, la libération des paysans par le biais d’une réforme agraire vigoureuse, les nationalisations et l’étatisation de l’économie, l’alphabétisation à grande échelle28. Mais Chris Allen parle de « laxisme-béninisme » pour contester le caractère marxiste du régime béninois, qui n’en était pas pour trois raisons : d’abord, le rôle du parti était plus semblable à celui des partis uniques africains ordinaires qu’à celui d’un parti marxiste ; ensuite, l’adoption de l’idéologie marxiste n’avait pour but que d’incorporer la gauche estudiantine et d’attirer les fonds du bloc soviétique ; enfin, l’ensemble du système politique, que ce soit dans sa genèse, sa nature ou son fonctionnement, ressemblait plus aux systèmes en vigueur en Côte d’Ivoire ou au Cameroun qu’à ceux en vigueur au Mozambique ou en Éthiopie22. Suivant en cela la distinction classique de Robert Dahl, ils proposent cinq types de régimes entre 1960 et 1989 : les régimes de parti unique plébiscitaires (cas du Niger sous A. Saibou) ; les oligarchies militaires (cas du Lesotho), les régimes de parti unique semi-compétitifs (cas de la Côte d’Ivoire sous Houphouët-Boigny) ; les oligarchies raciales (Afrique du Sud et Namibie) ; et les régimes multipartites (cas du Sénégal)9. Restauration de l’État et renaissance politique, Paris, Karthala, 2000 ; Sandrine Perrot, « Les élites politiques ougandaises et le “Mouvement”. Il s’agit donc, comme l’ont montré Linz et ses collègues, de régimes dirigés par un homme fort, sans ligne idéologique autre que la détermination à maintenir un pouvoir personnel35.

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